C’est à Granville, dans les jardins de la villa de bord de mer de ses parents, que Christian Dior s’est construit une culture horticole unique. Se créant une sensibilité à fleur de peau, et loin de se contenter d’un savoir théorique, il a très tôt mis les mains dans la terre, imaginant des aménagements botaniques pour sa mère. Une passion que l’on retrouve dans les détails de certaines montures optiques !
Le jardin de Granville est un jardin d’Eden à la normande dont les parfums, les pigments et l’agencement des pétales, le vent dans les grands pins aiguisent ses sens. A cette période, il se munit de notes esthétiques et olfactives qui, plus tard, entreront dans la composition de ses créations. Dior a finalement poussé dans un enclos à la végétation luxuriante où l’idée de « femme-fleur » a pris toute sa dimension.
A chaque étape de sa vie, et également dans les détails les plus anodins du quotidien, Christian Dior n’aura de cesse de reconstituer la poésie de ce jardin originel. Pour son premier défilé, le 12 février 1947 avenue de Montaigne, il ne lésine pas sur la décoration florale. Plus que toute autre, la rose restera sa fleur préférée pour ses variétés infinies, et en souvenir de la roseraie de Granville dans laquelle il s’est tant investi. Après la couture, ce que Christian Dior préfère, c’est son retour hebdomadaire à la terre. Loin de l’effervescence parisienne et ses artifices, il trouve ainsi refuge dans les jardins de ses maisons de campagne.